Société des jardins méditerranéens
Mediterranean Garden Society

Les roses anciennes du Jardin de Talos
Causerie de Yan Surguet

par Chantal Guiraud

La photographie en haut de cette page montre l'ancienne rose d'Alba 'Cuisse de Nymphe émue' qui a des origines antérieures à 1400 (Photo La Boutique de Roville)

Yan Surguet est l'un des premiers producteurs de roses anciennes à se lancer dans une démarche peu commune, en choisissant de multiplier les rosiers uniquement par boutures et certifiés 'Agriculture Biologique'. Il possède un Brevet de Technicien Supérieur en paysagisme, mais préfère multiplier des rosiers. Le jardin de Talos se situe dans l'Ariège, à Taurignan-Vieux au sud de Toulouse.


Yan Surguet au Château de Flaugergues

Production, le choix de la bouture :
La bouture est la seule façon pour la plante de conserver son patrimoine génétique intact. D'autre part, elle ne rejette jamais contrairement aux rosiers greffés qui produisent souvent des gourmands. Les «rejets» que peuvent produire les rosiers bouturés sont en fait identiques à la variété d'origine et n'affaiblissent pas la plante, bien au contraire. Les rosiers greffés comme les Galliques, Alba, Mousseux, Centifolias ou Damas sont très beaux pendant quelques années, mais dépérissent généralement très vite (au bout de dix ans) car on les empêche de drageonner (comportement naturel qui leur permet de perdurer). Les rosiers Galliques, Alba, Mousseux, et Centifolias drageonnent beaucoup alors que les Moschata, Bourbons et Multiflora ne drageonnent jamais qu'ls soient issus de bouture ou greffés. Les producteurs utilisent souvent le porte-greffe pour des questions de rentabilité, car les réussites sont moins sures avec le bouturage. Par contre, la bouture s'adapte quasiment partout, plus ou moins vite. Les rosiers greffés sur Rosa multiflora ne rejettent pratiquement pas alors qu'au contraire ceux greffés sur Rosa canina ont tendance à produire beaucoup de gourmands.

Certification 'Agriculture Biologique' :
La multiplication des roses est faite à partir de boutures prélevées sur des pieds-mères plantés en pleine terre. Ceux-ci sont cultivés sans aucun engrais ou autres produits phytosanitaires depuis plus de 30 ans. Les boutures sont réalisées sans apport d'hormones de bouturage et les jeunes plants sont mis en culture dans un substrat naturel composé d'un mélange de terre limoneuse et de terreau horticole. Le suivi de la culture jusqu'au plant final est toujours conduit en plein air, sans aucun apport de chauffage, de lumière, d'engrais ou de pesticides. Cela permet de proposer à la vente des plants plus résistants, dont la croissance et la floraison n'ont pas été forcées, et dont le risque de non-reprise à la plantation est quasi nul. Si le rosier présente de l'oïdium, on peut pulvériser ou poudrer du soufre ou de la poudre de lave. D'ailleurs, les maladies se manifestent différemment selon les régions.

Le substrat utilisé :

7% Pouzzolane fine.
23% Terre végétale.
37% Terreau amendé au fumier de brebis.
18% Amendement organique + corne broyée.
15% Paille de chanvre en mélange.
3-4 cm Paille de chanvre en surface.
C'est un substrat un peu lourd, mais il permet d'avoir des plantes solides qui sont déjà habituées à un substrat rustique et qui auront de ce fait une très bonne reprise.

Plantation :
Il vaudra mieux planter en automne ou en hiver les rosiers à racines nues. Les rosiers en conteneurs se plantent toute l'année. Yan conseille de mélanger la terre du trou avec 2 ou 3 poignées de terreau ou de compost. Il ne faut jamais installer de rosier grimpant en jardinière, et si on ne peut pas faire autrement, alors il faudra changer le pot pour un plus grand tous les 4-5 ans ou au moins changer le substrat régulièrement. Les rosiers-tige ne sont pas naturels et périclitent au bout de quelques années.

Taille :
Pour les rosiers liane ou grimpants, on se contentera d'enlever le bois sec tous les 3-4 ans. On peut ne pas tailler pas non plus les rosiers Galliques et Rugosa. En général, ce sera surtout une taille dite «de forme».

Bouturage :
On le pratique en automne sur des pousses aoûtées de la taille d'un crayon. Laisser les boutures à l'extérieur contre un mur au Nord. La première année, il faudra arroser avec parcimonie. Après avoir obtenu les premières feuilles (généralement 4 à 6 mois après), on peut repiquer dans un pot plus grand puis planter définitivement l'automne suivant.

En conclusion, Yan nous encourage à planter des rosiers non remontants. Il nous dit également qu'en ce qui concerne les maladies, soit on fait tout: on arrose, on nourrit et on traite, soit on laisse les rosiers se débrouiller tout seuls, ce qui est généralement beaucoup mieux! Quelques taches sur le feuillage, ce n'est pas dramatique...

Il nous recommande un site Internet: La Roseraie du Désert qui est spécialisée en rosiers Thés, Noisettes et Chinensis, très bien adaptés au climat méditerranéen et qui multiplie aussi à partir de boutures. Si vous voulez voir les variétés que propose Yan, allez jeter un coup d'œil sur son site.

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